Kung Fu mas(pira)teur 2 : l’attaque de la poubelle fantôme
Cher
J’ai vu que tu m’avais
laissé des tas de commentaires utiles sur là où j’aurais pu égarer mes clefs, y
avait des endroits un peu inédits quand même, ça m’a laissé entendre que soit
tu as une sexualité extrêmement complexe, soit toi aussi tu accuses salement le
cinquième verre, d’une certaine façon je serais rassurée, on serait donc
quelques-uns sur cette Terre à ne pas se louper quand on se fout minable.
Bon ceci étant dit, j’ai
retrouvé mes clefs au bout du compte, même si pour ça j’ai dû faire le ménage,
c’est te dire si j’en étais réduite aux extrémites les plus reculées. Inutile
de préciser que maintenant les clefs je dors AVEC, je me douche AVEC, et
d’ailleurs je les range dans un endroit où que je sais toujours où elles sont
(Charlotte voit où je veux dire).
Voilà, bon ça c’est fait,
on disait quoi déjà...
Ah oui, Kung Fu
master 2. Oui parce que mon aspirateur
n’aspire pas que la poussière. Il aspire à devenir un grand maître de kung fu,
aussi.
(pouet pouet)
(oui à partir de
maintenant je te signalerai les passages drôles à l’aide d’un pouet pouet bien
placé. J’ai des moyens technologiques de pauvre et j’ai trouvé que c’était plus
simple que d’insérer un podcast de rires enregistrés, pour un effet
sensiblement égal[1])
Alors samedi dernier, pendant
que j’étais en train de passer l’aspirateur dans la cuisine avec la célérite
qui me caractérise en toutes choses de ménage[2], j’ai avisé de la poussière qui croyait me la
faire en se planquant derrière la poubelle de déchets combustibles, l’innocente.
Je tentai donc de la forcer hors de sa cachette en soulevant l’arrière de la
poubelle à l’aide du manche de l’aspirateur qui fit levier. La poubelle, probablement
indignée de se voir ainsi imposer les derniers outrages par le manche d’un aspirateur
auquel elle n’avait même pas été présentée, se rebiffa et me fit choir vers
l’avant à l’aide d’un low kick balayette rotatif superbement maîtrisé malgré
une flagrante absence de jambes.
(si tu ne sais pas ce
qu’est un low kick balayette rotatif, je te mets un image pour que tu
comprennes mieux regarde)
Donc je chus. Le coin de
l’évier en métal, qui n’attendait que ça car il devait fricoter avec la
poubelle depuis un moment, en profita pour venir violemment à la rencontre de
mon arcade sourcilière. Vaincue par la coalition poubelle/évier/aspirateur, je
tombai à genoux et restai un instant accroupie sur le sol en me demandant si
mon oeil droit serait à nouveau capable de voir un jour ou bien si je verrais
tout en deux dimensions pour le restant de ma vie. Je me demandai aussi si ca
me gênerait beaucoup pour chasser le mulot car le chat qu’il me reste ne chasse
plus guère depuis qu’elle est borgne, et aussi si Le Pen accepterait de
m’envoyer quelques bandeaux à condition que je demande gentiment vu que
maintenant qu’il a un oeil en verre, il s’en sert moins. Fort heureusement après
avoir un peu du le siiiispense, mon oeil daigna s’ouvrir, ou du moins il fit ce
qu’il put pour s’ouvrir sous un hématome qui enflait plus vite qu’un chanteuse
de pop américaine sous cortizone.
Il faut que je
t’explique, ami lecteur, que toutes les blessures que je me suis faites sont
toujours immanquablement issues d’accidents ménagers ôtant toute noblesse à la
cicatrice, tu vois un peu l’ironie de la chose, t’as mal et en plus tout le
monde se fout de ta gueule. Non parce qu’un gros coquard récolté en faisant le
ménage tu admettras que c’est un peu ridicule. Par contre si tu expliques qu’un
mec s’est introduit chez toi dans l’intention de piquer l’argenterie sauf que
comme y en avait pas, il a essayé de violer Jazz à la place, et que toi tu as
pris un gros pain dans ta yueule en tentant de défendre la vertu de ta
colocataire, la tout le monde pleure pour toi. Alors que je m’escuse mais le bleu
est exactement le même, hein. Je trouve ca dégueulasse.
En tous cas, malgré de
jeunes années passées a cavaler sur des poneys efflanqués un peu cons et une
pratique assidue de l’aie qui douille, ni les poneys un peu cons ni le Terminator
du tatami ne m’ont jamais cassé, déboîté ou d’une manière générale hématomisé
quoi que ce soit. Par contre, pour ne te citer que quelques exemples, je me brûle
les épaules au second degré sur des lampes de chevet, je m’empale le menton sur
des vaporisateurs décapsulés (en cette dernière occasion maman, qui est une
femme sans chichis, me recousit elle-même avec son kit de couturière qui servait
d’ailleurs essentiellement à ça plus qu’a repriser les chaussettes), et
j’entretiens des relations conflictuelles avec mon équipement électro-ménager.
Je crois que je vais
commencer à déléguer toutes les taches ménagères a Jazz, car après analyse de
la situation je pense que seules cette mesure de sécurité draconienne me
permettra de survivre jusqu’à Noel prochain.
Mais tu vas voir qu’elle va pas vouloir, encore.
[1] Tu admettras en effet que ce jeu de mots ne meritait pas un podcast pour le signaler
[2] Je pars du principe que si le mouton de poussiere a eu l’intelligence strategique de se planquer sous le meuble, il a merite de vivre jusqu’au prochain passage de l’aspirateur, c’est a dire longtemps. Si il y a tentative manifeste de dissimulation, c’est-a-dire qu’il se trouve pas trop loin d’une surface couvrante de type tapis/armoire, je considere que ca va aussi.